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Nous poursuivons le tour de table organisé au sein de notre réseau de propriétaires suite à l’article de Thierry « Les Offices de Tourisme sont-ils encore utiles ? » et nous donnons aujourd’hui la parole (écrite) aux blogueurs de etourisme.info le quotidien du etourisme.

Merci à tous pour vos commentaires cordiaux et vos partages sur les réseaux.



L’équipe etourisme.info vous apporte son éclairage :

Hébergeurs, mobilisez-vous pour votre office de tourisme!

L’article de Thierry Favier apporte un bel éclairage sur l’évolution récente du métier des offices de tourisme. Une évolution liée notamment à l’irruption du web qu’ont connu aussi les professionnels du tourisme.

Aussi, pour un hébergeur, croire en 2014 qu’un office de tourisme peut dans tous les cas de figure être un canal principal de commercialisation à travers ses brochures ou son site web relève d’une vision d’un monde ancien.

Aujourd’hui, on estime le nombre de locations de vacances en France à 700 000. Homeaway (soit Abritel, Homelidays et Toprural) en regroupe 180 000, et Le Bon Coin, à lui tout seul a 110 000 annonces sur son site ![1] Que pèse votre office de tourisme cantonal à coté de cela ?

On le voit, les canaux de distribution ont totalement évolué depuis l’époque où la brochure « hébergements » de l’office de tourisme était le principal moyen de toucher les touristes.

Et ce n’est pas fini : l’hébergement collaboratif, avec ses plateformes à la AirBnB, ou BedyCasa font naître de nouvelles offres, de nouveaux canaux de distribution, de nouvelles habitudes. Et donc de nouvelles concurrences pour les hébergeurs.

Alors certes, il existe des situations (notamment en station) où l’office de tourisme restera le principal moyen de mise en marché des meublés saisonniers. Mais dans la majorité des cas, notamment en rural, ce n’est pas le cas.

L’office de tourisme ne sert donc plus à rien ?

Dans ce monde nouveau, l’office de tourisme a un nouveau rôle : celui d’accompagner l’évolution fulgurante des métiers du tourisme. Accompagner d’abord en interne, en formant ses équipes. C’est obligatoire, il faut que tous les collaborateurs d’un office de tourisme soient aujourd’hui totalement à l’aise avec le numérique.

Et puis, l’office de tourisme a le rôle évident d’accompagner les professionnels. C’est en ce sens que les Animateurs Numériques de Territoire, au nombre de 1000 aident les prestataires à se former au numérique, être mieux référencés sur le web, créer leur site Internet, etc.

Mais cela doit aller plus loin. Exemple en Corrèze, ou l’office de tourisme de Tulle a mené en 2014 une expérimentation avec dix propriétaires de meublés saisonniers. Objectif : s’occuper pour eux de la mise en ligne d’annonces sur diverses plateformes (du Bon Coin à Amivac en passant par Abritel). L’office de tourisme a amélioré les descriptifs, pris des photos, et optimisé le positionnement des hébergements. Résultat : 25% d’augmentation de location des meublés composant le panel après six semaines d’expérience.

Ailleurs, comme à Médoc Océan en Gironde, ce sont des partenariats avec des plateformes comme Abritel qui permettent aux partenaires de l’office de tourisme de bénéficier de réductions importantes sur le prix des annonces.

Dans les deux cas,  l’office de tourisme sert toujours à vendre sa location de vacances. Mais en s’adaptant à l’époque, en travaillant avec les plateformes majeures et non pas contre.

Faut-il payer ces services ?

Nombre de lecteurs doivent en cet instant de l’article se dire : « mais chez moi, avec mon office de tourisme, ce n’est pas comme ça, il est trop petit ! »

Il faut donc aller vers des regroupements d’offices de tourisme, comme l’explique brillament Thierry dans son article « les offices de tourisme sont-ils encore utiles ? » : ces regroupements vont permettre la mutualisation des moyens va permettre de former et de spécialiser les personnels sur des tâches qu’ils ne savaient pas faire ou auxquelles ils consacraient quelques minutes. (webmarketing, animation des réseaux sociaux, création de produits….).

Cette professionnalisation, ces regroupements ne se feront pas sans les hébergeurs. Car les offices de tourisme ont besoin des acteurs de l’économie pour avancer.

Pourquoi ? Parce que tout le monde découvre en marchant, et qu’ils font donc partager ses expériences. Mais aussi parce que le poids du monde économique face aux élus est important. Là où la communauté de communes hésite, où les présidents veulent garder leur siège et donc ne pas participer au regroupement, il faut que les prestataires militent pour disposer d’outils d’accompagnement plus professionnels.

Mais il faut aussi que ces mêmes prestataires s’engagent financièrement en participant aux actions de l’office de tourisme dès lors qu’elles sont pertinentes. Pourquoi ? Parce que la fiscalité du tourisme local doit reposer sur trois piliers : l’impôt local qui génère la plus grosse partie de la subvention à l’office de tourisme. Le touriste qui doit aussi participer avec la taxe de séjour. Et les entreprises qui à travers leurs cotisations et partenariats avec l’office de tourisme apportent aussi leur écot.

Comment avancer ?

Certes les freins sont nombreux pour disposer d’offices de tourisme résolument modernes. Il faut encore former les équipes. Comme évoqué plus haut, les élus n’ont pas encore la culture du tourisme et ne voit pas les enjeux de l’organisation touristique locale. En face les hébergeurs sont souvent très individualistes. Or, pour que ça fonctionne, pour que l’activité touristique locale se développe, les organismes locaux ont besoin de vous, ensemble !

D’un côté, le web a fait émerger un « village global ». C’est là que se trouvent les clients. Sur chaque territoire, il y a un village local. Un village avec des habitants, des propriétaires de gîte, des associations, etc.

Pour que le village global aille à la rencontre du village local, il faut des passeurs. Des passeurs qui vont mettre en relation touristes et habitants, et qui vont aider les professionnels à mieux communiquer sur le web en direction du village global. L’office de tourisme de demain peut être un de ces passeurs…

 

[1] Source étude DGE : l’hébergement par les particuliers. 2014

 

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